A l’audience, mardi, l’enquêtrice de personnalité a été entendue sur le parcours de ce Tunisien de 25 ans qui, depuis son interpellation, le 29 octobre 2020, affirme ne se souvenir de rien. Mais un psychiatre et un neurologue ont évoqué un « système de défense », une simulation de troubles « pour se disculper des faits qui lui sont reprochés ».
Des policiers devant la basilique Notre-Dame de Nice après une attaque au couteau,le 29 octobre 2020. VALERY HACHE/AFP Brahim Aouissaoui est sorti de son silence mais pas de son déni. Au premier jour d’audience,lundi 10 février,il avait laconiquement déclaré : « Je ne me souviens pas. Comment j’ai pu tuer trois personnes ? Je n’ai rien à dire car je ne me souviens de rien. » Mais,à l’issue de l’exposé des faits par le président Christophe Petiteau,l’accusé de l’attentat de la basilique de Nice est entré,mardi,dans une forme de dialogue avec la cour d’assises spéciale de Paris.
« Est-ce légitime de prendre les armes pour combattre ceux qui ne sont pas de votre religion ? »,l’interroge le président.
« C’est un droit légitime quand on défend sa mère,sa sœur,sa terre »,répond calmement Brahim Aouissaoui en arabe,avant d’être traduit par un interprète. Il enfonce le clou : « Toutes les cibles sont légitimes. Quand vous tuez les musulmans,c’est normal. Mais quand les musulmans répondent et tuent,ça,c’est pas normal ? »
« Vous êtes d’accord avec les terroristes ?,le relance le juge.
– Il ne s’agit pas des terroristes,c’est la vérité »,rétorque l’accusé,qui se décrit comme « juste un musulman ».
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